Qui est-tu, et quel est ton parcours ?
Je m’appelle Juan j’ai 31 ans, je suis péruvien et j’ai grandi à Paris. J’ai fais des études en comptabilité. Je n’ai d’ailleurs pas eu mon Bac. J’ai ensuite travaillé en restauration plusieurs années. J’aimais beaucoup ce travail avec le temps j’étais même passé du stade nouvel arrivant, à celui d’élément important de l’équipe. Puis un jour j’ai pris conscience que j’avais un peu fait le tour, même après avoir tenté l’aventure dans d’autres restaurants je n’étais plus épanoui.
Il y a 4 ans j’ai tout quitté et j’ai décidé de venir à Grenoble pour me lancer dans une nouvelle carrière. Première étape : trouver ma voie. J’ai mis du temps mais j’ai fini par trouver un secteur qui me plaisait : le BTP. J’ai postulé à toutes les offres rencontré où il était inscrit « débutant accepté ». J’ai envoyé ma candidature à une centaine d’offres. Parfois par mail, parfois en me déplaçant. Le fait que je n’ai pas d’expérience dans le bâtiment, et pas de diplôme faisait qu’absolument personne n’était intéressé par mon profil. Je m’en suis rendu compte car je n’arrivais même pas à décrocher d’entretiens. Déception ? Pas du tout, je suis patient, et je sais ce que je veux. Je savais qu’il fallait procéder par étapes et travailler ce qui était améliorable.
En parallèle j’avais essayé d’intégrer le GRETA pour me former à un métier. J’ai fait plusieurs tests pour être menuisier ou électricien mais vous savez quoi ? Si vous n’avez aucunes connaissances dans ces métiers on ne vous y accepte pas. Or, de mon point de vue si je voulais rejoindre la formation c’était justement pour apprendre ! Malheureusement j’ai été refusé aux deux. Parfois le système peut faire obstacle. C’est comme ça, mais à tout problème il y a des solutions !
Je n’ai rien lâché j’ai repris mon CV un nombre incalculable de fois et j’ai persisté. Puis un jour, il y a eu cet appel que j’attendais tant, j’avais enfin un entretien avec une entreprise en électricité. Je m’y suis rendu, confiant, déterminé, préparé et surtout en avance. J’avais fait des recherches sur l’entreprise. J’étais prêt. A Paris j’avais travaillé dans plusieurs restaurant, j’avais donc déjà passé plusieurs entretiens, cela ne me faisait pas peur. Du début à la fin j’ai été honnête. Je n’étais pas électricien mais j’avais envie d’apprendre. Puis je me suis appuyé sur mon expérience comme exemple. Au début je ne savais ni cuisiner, ni faire un service et j’ai fini par être un élément important et je rassurais la direction quand j’étais sur le service. J’avais eu des responsabilités comme former les nouveaux, ou gérer les livraisons. Puis j’ai parlé de ma passion pour le sport parce que j’ai fait du football en club et j’ai même entraîné. Tous les sportifs s’entraînent plusieurs fois par semaine et c’est comme ça qu’on progresse, avec du travail, de la volonté mais aussi des échecs. On apprend de ses erreurs. Tout de suite après l’entretien, j’ai eu la réponse. Je commençais la semaine prochaine avec un contrat pôle emploi d’un mois qui se transforma en CDD de 6 mois. Puis pour des raisons économiques d’entreprise notre collaboration s’est arrêtée, mais content de cette expérience j’ai plusieurs fois été recommandé pour des postes grâce à mon directeur.
J’avais fait le plus dur, j’avais enfin mis le pieds dans ce nouveau secteur et j’avais de l’expérience. J’avais la confirmation que c’était bien un métier qui me plaisait. Il fallait maintenant que j’obtienne mon diplôme pour être reconnu comme électricien confirmé.
Comment as-tu vécu l’aventure 100Chances 100 Emplois ?
C’est à cet instant que j’ai rencontré l’association 100 chances 100 emplois. Après une semaine à leur côté j’ai pu apprendre à me connaître mieux mais aussi par rapport à ce que les gens pensent de moi et là c’est assez surprenant. J’ai aussi retravaillé mon CV encore et toujours. J’ai également fait un discours devant une vingtaine de personne où j’ai présenté mon projet. Sans oublier les simulations d’entretiens qui sont orientés de manière très pédagogique. J’ai beau avoir passé de nombreux entretiens, jamais je n’avais eu de retour sur cet échange. Et connaître ses axes d’amélioration est un énorme bénéfice. Je me rappelle le jour où il a fallu se présenter devant des représentants d’entreprises. Je n’aimais pas forcément mais c’était le jeu. Et il y avait beaucoup d’enjeux, car peut être que dans ce groupe de personne il y aurait quelqu’un d’intéressé par mon projet professionnel et avec qui pourrait me donner des pistes. Pour moi, la difficulté a été de faire tenir mon discours sur une durée de 8 minutes, car j’avais énormément à dire! Je crois que mon premier jet devais faire bien 20mn. Ca a été du travail mais j’ai pu dire l’essentiel et ça s’est très bien passé.
Après cette semaine riche en émotions, j’ai continué mes recherches d’emploi et de formation. J’ai beaucoup échangé de mails avec l’association, et j’ai toujours eu des réponses rapides et pertinentes. Quand j’avais des questions je n’ai jamais hésité. C’est comme ça que de fil en aiguille, j’ai intégré la formation à L’AFPA pour une durée de 10 mois. Et même pendant ma formation, le réseau de 100c100e m’a accompagné lors de ma recherche de stage. J’ai eu un désistement de dernière minute et il ne me restait qu’une semaine avant le début de la période de stage. C’est là que je me suis rendu compte de la puissance du réseau. En quelques jours j’avais mon entreprise.
Que t’a apporté le dispositif, et ou en est-tu professionnellement ?
Titulaire du Brevet de Technicien d’électricité et automatisme du bâtiment. Ma formation s’est arrêtée un vendredi. Le lundi je commençais mon premier emploi en tant qu’électricien diplômé. J’ai opté pour l’intérim mais ce qui devait être un contrat d’une semaine s’est transformé en contrat de 6 mois. J’ai énormément appris, mais je voulais découvrir de nouvelles choses alors j’ai accepté d’autres offres encore et encore jusqu’à ce que je finisse par accepter une offre par l’agence Domino intérim, rencontrée grâce au réseau 100c100e encore et toujours. Aujourd’hui je vais signer un cdi après une mission de 3 mois. Ce n’était pas mon but, mais l’occasion était trop belle.
Mon chemin a été long, mais j’ai tout affronté sans jamais baisser les bras pour en arriver là. Je ne remercierai jamais assez l’association de m’avoir aidé quand j’en avais besoin. Si je peux vous donner un conseil, fixez vous des objectifs, et ne perdez pas de temps, il faut que chaque jour qui passe vous ayez fait un pas pour vous en rapprocher. Même si c’est parfois dur, qu’on vous promette un poste et qu’au final non. Tant pis des échecs ça arrive, allez de l’avant. Et surtout n’hésitez pas à accepter l’aide d’autrui. Avant d’arriver à 100 chances, j’étais assez sceptique, mais finalement, ils sont un élément important de mon histoire.
Un grand Bravo à Juan pour ses belles réussites.
